Sarcoïdose et syndrome des anti-synthétases : association fortuite ? - 02/12/14
Riassunto |
Introduction |
Le syndrome des anti-synthétases (SAS) se caractérise par l’association d’une myosite inflammatoire, d’une pneumopathie interstitielle diffuse et par la présence d’auto-anticorps anti-ARNt synthétase (ARS). Il s’agit d’un « syndrome de chevauchement » qui peut emprunter des éléments associées habituellement à d’autres connectivites auto-immunes. L’association du SAS avec d’autres pathologies inflammatoires n’est pas classique. Par exemple, l’association Sarcoïdose-SAS n’a été rapportée à ce jour que chez un seul patient. Pourtant 11 cas similaires ont été identifiés à partir du registre français : l’objet de ce travail est de décrire les caractéristiques de ces formes particulières, notamment sur le plan pulmonaire.
Patients et méthodes |
Cette étude rétrospective multicentrique a concerné des patients suivis de 2000 à 2014, dans 6 centres universitaires français. À partir d’une cohorte de 342 patients atteint de SAS, 14 patients (4 %) présentant un granulome sur au moins une pièce histologique (nodule cutané, éperon bronchique, glandes salivaires accessoires, plèvre) ont été identifiés. Parmi ceux-ci, 11 patients avaient tous les critères pour définir une sarcoïdose pulmonaire. Au cours du suivi, une aggravation pulmonaire était définie par une augmentation de la dyspnée (grade NYHA), une détérioration des tests fonctionnels respiratoires (diminution de la DLCO>ou=15 % ou de la capacité vitale forcée [CVF]>10 % en un an), l’augmentation des lésions radiologiques ou encore l’apparition d’une hypertension artérielle pulmonaire.
Résultats |
Parmi les 11 patients (H/F=0,57, origine caucasienne=73 %, âge médian lors de l’apparition des premiers symptômes=50ans [35–69]) huit (73 %) se plaignaient d’asthénie, sept (64 %) présentaient une toux sèche et neuf (82 %) avait une dyspnée plus ou moins sévère (>NYHA II). Des crépitant bilatéraux étaient présents à l’auscultation chez cinq patients (46 %). Dix patients (91 %) présentaient une pneumopathie interstitielle de type PINS, dont 40 % avec des signes de fibrose dès le diagnostic. Sept patients avaient des adénopathies médiastinales, hilaires ou para-trachéales significatives (>1cm), bilatérales dans 86 % des cas et toujours non compressives. La capacité vitale forcée médiane était de 60 % (23–88 %) et de même la DLCO était souvent très altérée (médiane : 53 %, [39-72]). Une hypertension artérielle pulmonaire a été dépistée chez deux patients (18 %). Six (55 %) patients avaient des arthralgies, 7 (64 %) des myalgies mais seulement 3 (27 %) un déficit musculaire. 2 (18 %) patients avaient des mains de mécaniciens, 5 (45 %) des symptômes de reflux gastro-œsophagien, 6 (55 %) un syndrome de Raynaud. La répartition des ARS étaient la suivante : anti-PL12 (n=5, 46 %), anti-Jo1 (n=5, 46 %) et anti-PL7 (n=1, 9 %). La durée médiane de suivi était de 47 mois [4 à 165 mois]. 10 (91 %) patients bénéficiant d’au moins un immunosuppresseur (IS) ; le nombre médian de ligne d’IS étant de 2 [0–3]. Les IS utilisés étaient : méthotrexate (n=7), azathioprine (n=3), cyclophosphamide (n=2), ou mycophénolate mofétil (n=2), associés aux corticoïdes. Une aggravation au niveau pulmonaire est survenue chez 5 patients (45 %) aucune au niveau musculaire. Le nombre de poussées médian (défini par la nécessité d’augmenter les traitements) était de 1,5 [1–3]. Un décès secondaire à une atteinte cardiaque sévère est survenu.
Conclusion |
La signification de cette association rare est d’interprétation difficile. Néanmoins, l’évolution parallèle des deux « maladies » semble indiquer qu’il s’agit d’une seule entité. Dans ce contexte, on retiendra l’existence d’un aspect radiologique pulmonaire particulier (adénopathies médiastinales et hilaires bilatérales, lésions de fibrose fréquentes), une bonne efficacité initiale du méthotrexate sur les lésions pulmonaires, et une grande fréquence d’anticorps anti-alanyl-tRNA-synthétase (PL12). Par ailleurs, diagnostiquer un SAS devant une sarcoïdose pulmonaire d’évolution atypique est important puisque un traitement immunosuppresseur précoce du SAS améliorait son pronostic pulmonaire à long terme.
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Vol 35 - N° S2
P. A78 - Dicembre 2014 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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